3-28 février 1579 - Les conférences de Nérac.
Traité, également appelé Edit de Nérac, intervient en préambule de la VIIème guerre de religion, confirmant l'édit de Poitiers. Il donne 14 places de sûreté supplémentaires pour les protestants pour six mois. Six mois plus tard, les protestants refusent de rendre les places.
Château de Nérac où se déroulèrent les conférences |
Ça s'est passé il y a 445 ans.
La cour de Nérac à la fin du XVIe siècle est souvent idéalisée : nous la voyons comme le lieu témoin de "l’amour" entre Marguerite et Henri. Pourtant, il s’agit avant tout d’une cour politisée au service du roi de Navarre. En effet, à cette époque, le royaume de France est plongée dans les guerres de religion depuis 1562 selon l’historiographie officielle, même si les premiers affrontements entre catholiques et protestants sont antérieurs. Ils débutent en effet sous le règne de François 1er. Ce dernier a d’abord une politique accommodante vis-à-vis des protestants. Puis il opère un changement à 180 degrés lorsque les plus radicaux d’entre eux en viennent à contester l’autorité de la couronne à compter de la célèbre "affaire des placards" de 1537.
En 1579, la question protestante occupe la couronne depuis près de quarante ans déjà, alors que le pays est gouverné par le petit-fils de François 1er : Henri III.
Catherine de Médicis décide donc de mettre en place une énième paix entre catholiques et protestants. Pour ce faire, elle décide de se rendre sur les bords de Baïse afin de rencontrer son gendre Henri de Navarre, pour signer un traité de paix .
Dès l’annonce de sa venue, le roi de Navarre met tout en œuvre pour la recevoir dignement et chercher à l’impressionner afin d’être en position de force au moment des négociations. Pour cela, il fait transporter en son château de Nérac un mobilier magnifique, il achète des chevaux prestigieux, il fait préparer de nombreux bals et banquets, il organise journellement des chasses et des activités variées.
Henri affiche à Nérac un luxe inouï. Cependant, Catherine de Médicis, femme rompue à la politique, ne semble pas dupe de ces manœuvres et la mise en place de la paix est remise en question à maintes reprises.
Le 3 février 1579, Catherine de Médicis étant à Port-Sainte-Marie arrive à Nérac pour presider avec son gendre, les conférences entre catholiques et protestants. La reine-mère séjourne au château de Nérac avec son train du 4 février au 4 mars. Les Conférences débutent le lendemain de son arrivée, pour se terminer le 25 février. Elle écrit en effet au maréchal de Damville que la conférence est terminée et que tout a été résolu quant à l’exécution entière de l’Édit.
Il faut attendre toutefois le 28 février pour que les 27 articles "secrets" de la conférence de Nérac soient signés : il s’agissait d’une victoire pour la reine mère, puisque seulement trois villes en Guyenne et onze en Languedoc étaient concédées en garde pour six mois aux huguenots. Quant aux huit places de sûreté originellement octroyées par l’édit de Poitiers, elles devaient comme prévu être restituées au bout de six années.
La signature du roi de France Henri III sera apposée le 14 mars suivant. La reine mère peut ensuite quitter Nérac, après désignation de délégués chargés de se rendre dans les villes pour y faire appliquer les articles enfin cosignés, sur le début mars.
Mais six mois plus tard, les protestants refusent de rendre les places, ce qui déclenche la VIIe guerre de religion. Elle sera conclue un an plus tard, le 26 novembre 1580 à Fleix. La Paix de Fleix confirme définitivement les concessions de Nérac.
Les guerres de religion opposeront l’état aux Huguenots pendant encore trente-six ans.
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Sources : Article partiellement ou en totalité issu de Wikimédia.
Pour les curieux : les 27 articles du traité : http://elec.enc.sorbonne.fr/editsdepacification/html/edit_10.html
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