samedi 14 décembre 2013

Le massacre de Wassy


1er mars 1562 - "L'inconvénient" de Wassy

1er mars 1562 - Massacre de Wassy
gravure de Franz Hogenberg fin du XVIe siècle
Le massacre de Wassy a lieu le 1er mars 1562. François de Lorraine, duc de Guise revenant de négociations en Alsace, passant à Wassy (auj. en Haute Marne), entend une cérémonie protestante : environ 500 protestants assistent au culte dans une grange de la ville. Ce genre de cérémonie est contraire à l’édit de tolérance de Saint-Germain-en-Laye signé le 17 janvier de la même année suspendant l'interdiction du culte réformé à condition qu'il soit pratiqué de jour et à l'extérieur de l'enceinte des villes. Le duc, qui est seigneur du lieu et chef du parti catholique, considère que la condition n’est pas remplie et commande ses hommes de faire sortir les protestants de la grange. Vingt-trois sont tués, cent blessés. Selon François de Guise, se sont les protestants qui auraient déclenché les hostilités, mais les circonstances des faits restent peu claires et même très obscures. Cet évènement marque le début de la première guerre de religion entre les protestants et les catholiques.
François 1er de Lorraine, 2e duc de Guise
portrait de François Clouet - Musée du Louvre
A son retour à Paris, François de Guise est accueilli en héros et le peuple réclame une croisade contre les huguenots. Dix jours après le massacre de Wassy, devant l'affront, les protestants prennent les armes sous la direction du prince Louis de Condé. Prise au dépourvue par la précipitation des événements, Catherine de Médicis tente une ultime démarche pour maintenir la paix, mais le duc de Guise entreprend un coup de force en surgissant avec ses troupes à Fontainebleau où la famille royale se trouve. Il contraint le jeune roi (il n’a que douze ans) et sa mère à le suivre à Paris sous le prétexte de les protéger des protestants, les obligeant par ce moyen à prendre le parti des catholiques. La rupture est consommée quand Louis de Condé s'empare de la ville d'Orléans. 

Les protestants sont les premiers à passer à l'offensive. La lutte s'organise pour le contrôle de l'espace urbain. L'attaque protestante est fulgurante. En un mois, les protestants parviennent à s'emparer d'un grand nombre de villes dont de très importantes comme Lyon, Orléans, Poitiers ou encore Rouen la deuxième ville du pays. A chaque prise, les protestants passent méthodiquement au saccage des églises, voire à leur destruction. Les pertes sont immenses mais les protestants échouent à Toulouse et à Bordeaux. Pour l'armée catholique commence la longue campagne de siège qu'il faut mettre en place pour récupérer les villes prises.
Blaise de Monluc, (1501-1577), Maréchal de France
Huile sur toile d‘Henri Scheffer (1834 - Château de Versailles)
Le conflit se répartit sur trois principales zones de combat. La plus importante est celle qui se déploie en Normandie et sur la Loire où l'armée royale tente de reprendre Orléans qui sert de point de ralliement des protestants. La deuxième zone de combat se situe dans le Sud-Est, en particulier en Languedoc, et la troisième zone de combat se déroule dans le Sud-Ouest où Blaise de Monluc* mène une répression implacable contre les protestants et notamment contre Symphorien de Durfort, sire de Duras qu'il bat par deux fois le 15 juillet à la bataille de Targon (Gironde) ou 70 protestants sont pendus dans les halles et en octobre à la sanglante bataille de Vergt (Dordogne).

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* Blaise de Lasseran de Massencome, seigneur de Monluc, dit Blaise de Monluc, né en 1502 à Saint-Puy, dans le Gers et mort le 26 juillet 1577 entre Estillac (près d'Agen) et Saint-Puy, Généralissime des forces françaises, est une figure française des guerres de religion, à la fois homme de guerre et homme de lettres.
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