mercredi 20 mars 2019

"L'Aiglon" est né

 

20 mars 1811 - Naissance du Roi de Rome


Marie-Louise et son fils par Gérard
Le 20 mars 1811, 101 coups de canons annoncent aux Parisiens la naissance de l’héritier tant attendu par Napoléon 1er.

"Le 19 mars vers 20 h, il [Napoléon] attend avec la cour, dans la salle de spectacle des Tuileries. Il a chaud. Il s'approche du grand-duc de Würzburg et du prince Eugène, qui viennent d'arriver à Paris pour être les témoins de la naissance.


Il s'impatiente, quand tout à coup la duchesse de Montebello, veuve du maréchal Lannes, dame d'honneur de Marie-Louise, apparaît. Il ne l'aime pas. Il l'a nommé en souvenir de Lannes...

Il entend Mme de Montebello annoncer avec solennité que Marie-Louise a ses premières douleurs.

Napoléon ordonne aux hommes présents de revêtir leurs uniformes. Il faut que la naissance se déroule conformément à l’étiquette qu’il a prévue. Bientôt, les salons sont remplis par plus de deux cents personnes.

Il entre dans la chambre envahie par six médecins. Il n'a jamais éprouvé cela, cette tendresse pour une femme qui souffre de la vie qu'elle porte. Il lui prend le bras, la soutient, marche à petits pas avec elle. Il la sent se calmer. Il l’aide à se coucher, à s’endormir.

Il traverse les salons où les dignitaires somnolent, ordonne qu'on serve à souper. Il a chaud. Il prend un bain. Il voudrait agir, et cette impuissance à laquelle il est réduit l'irrite. Il dicte toute la nuit.

A 8 h, alors que le jour est déjà clair, le docteur Dubois se précipite, éperdu, pâle. Il est tout à coup glacé.
- Eh bien, est-ce qu'elle est morte? lance-t-il. Si elle est morte on l'enterrera.
Il n'éprouve rien. Il est un bloc de pierre. Il a l'habitude de l'imprévisible et de la mort.
Dubois balbutie. L’enfant se présente mal. On a envoyé chercher Corvisart. L'Empereur peut-il descendre auprès de l'Impératrice?
- Pourquoi voulez-vous que je descende? Y-a-t-il du danger?
Il dévisage Dubois, qui semble avoir perdu tout contrôle de lui-même. Dubois murmure qu’il faudrait utiliser les fers, qu'il a déjà délivré des femmes dont les enfants se présentaient ainsi.
-Eh bien, comment avez-vous fait? Je n'y était pas ; procédez dans celui-ci comme dans les autres ; prenez votre courage à deux mains.
Il tape sur l'épaule de Dubois, le pousse hors de son cabinet de travail.
- Et supposez que vous n’accouchez pas l’Impératrice, mais une bourgeoise de la rue Saint-Denis.
Avant d'entrer dans la chambre de l'Impératrice, Dubois s'arrête.
- Puisque Votre Majesté le permet, je vais le faire, dit-il.
Le médecin hésite, puis murmure qu’il faudra peut-être choisir l’un ou l’autre.
- La mère, c’est son droit, répond Napoléon.
Ainsi peut-être l'aura-t-il ce fils qu'il a tant espéré. Il saisit la main de Marie-Louise. Elle crie, se tord. Il voit approcher les docteurs Corvisart, Yvan, Bourdier. Elle hurle pendant que Dubois prépare les fers.
Napoléon ne peut rester spectateur impuissant. Il s’enferme dans son cabinet de toilette. Il entend les hurlements de Marie-Louise. La porte s’ouvre. Il essaie de lire sur le visage du docteur Yvan. Le médecin murmure que l’impératrice est délivrée.
Il voit sur le tapis de la chambre le corps de l’enfant qui gît, inerte, mort.
Il saisit la main de Marie-Louise, l’embrasse. Il ne regarde plus.
C’est ainsi. Il n'aura pas de fils.
Il reste immobile en caressant le visage de Marie-Louise. Il a les yeux fixes.
Tout à coup, un vagissement.
Il se redresse.
L’enfant est enveloppé de linges chauds sur les genoux de Mme de Montesquiou qui continue de le frictionner, puis lui introduit dans la bouche quelques gouttes d’eau de vie.
L’enfant crie à nouveau.
Napoléon le prend, le soulève. C’est comme le soleil qui surgit un matin de victoire.
Il a un fils.

Il est 9 h 20 du matin, ce mercredi 20 mars 1811." (*)

Constitutionnellement paré du titre de "Prince impérial", il reçoit en outre celui de "Roi de Rome". Fils unique de Napoléon et de Marie-Louise, il a pour prénoms Napoléon François Joseph Charles et est baptisé le 9 juin 1811 en la cathédrale Notre-Dame de Paris avec le même cérémonial utilisé pour le baptême du fils ainé de Louis XVI, dauphin de France. Une semaine de réjouissances s'en suit, et l'Empereur ordonne que des Te deum soient chantés dans tout l'Empire.

En 1814, après la campagne de France et la prise de Paris, l'empereur abdique le 4 avril en faveur de son fils. Le Roi de Rome devient à 3 ans, et ce pour quelques jours, empereur des Français sous le nom de Napoléon II. Cependant, deux jours plus tard, le 6 avril 1814, son père rédige un acte d'abdication pour lui et ses descendants. Le traité de Fontainebleau du 11 avril 1814 lui octroie le titre de Prince de Parme. Un an plus tard, le retour de son père en France (les Cent-Jours) redonne au Roi de Rome son titre de Prince Impérial, mais la défaite de Waterloo contraint Napoléon 1er à abdiquer de nouveau en sa faveur. Le gouvernement provisoire de Fouché fera comme si de rien n'était et les chambres refuseront de le proclamer. Quoiqu'il en soit, il restera pour l'histoire celui qui a "régné" 20 jours, du 22 juin au 7 juillet 1815.

Vivant à Vienne depuis le mois d'avril 1814, le Roi de Rome est confié à son grand-père l'empereur d'Autriche François 1er qui marque une grande affection pour lui. En 1818, il est titré duc de Reichstadt, du nom d'une terre de Bohème. Il est considéré dès lors comme un prince autrichien. Durant son adolescence, celui que l'on appelle désormais François (Frantz), est très proche de sa tante l'archiduchesse Sophie, et mère du futur François-Joseph 1er. En 1822, l'empereur François 1er le nomme Caporal, puis capitaine six ans plus tard. Cependant, même si le jeune duc de Reichstadt vit à Vienne, il n'en reste pas moins l'héritier du trône impérial français pour les Bonapartistes, et notamment après la mort de son père à Sainte-Hélène en 1821. A partir de ce moment, le fils de Napoléon devient autant un objet de peurs que de fascination pour la plupart des monarchies européennes et des souverains français qui craignent son retour en France.

Cependant, en 1832, âgé seulement de 21 ans, le duc de Reichstadt tombe gravement malade. Les médecins diagnostiquent une tuberculose. Il meurt le 22 juillet au palais de Schönbrunn, sans alliance ni postérité.

Inhumé dans la crypte des capucins, à Vienne, considéré comme la nécropole des Habsbourg, Napoléon II connaît lui aussi son "retour des Cendres", mais moins glorieux que celui de son père. Soucieux d'améliorer son image aux yeux des Français, Hitler décide en 1940, de restituer le corps à la France. L'Aiglon (surnom donné par Victor Hugo, dans un de ses poèmes écrit en 1852)** entre à son tour aux Invalides, ironie de l'Histoire : lui aussi un 15 décembre.


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* - Extrait du Napoléon de Max Gallo - Tome 3 - L'empereur des rois (Robert Laffont)

** - En 1900, l'écrivain Edmond Rostand lui rend hommage en en faisant le personnage principal d'une pièce de théâtre intitulée L'Aiglon. C'est sous cette dénomination que la postérité a retenu le passage éclair sur terre de ce jeune homme qui disait lui-même : "Ma naissance et ma mort, voilà toute mon histoire".
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mercredi 6 mars 2019

Naissance de Cyrano

 

6 mars 1619 - Naissance d'Hercule Savinien Cyrano


Le vrai Hercule Savinien Cyrano de Bergerac
(1619-1655)
Voilà quatre cents ans naissait un certain Cyrano de Bergerac

Pas le Cyrano, personnage central de la pièce d'Edmond Rostand, mais le vrai Cyrano… Hercule Savinien Cyrano, l’écrivain, poète et libre-penseur, disciple de Gassendi, contemporain de Boileau, de Molière, de Descartes, mais aussi de Mazarin et des mousquetaires, vif, talentueux et foncièrement attaché à sa liberté.

Né à Paris le 6 mars 1619, Hercule Savinien Cyrano est surtout connu pour sa comédie Le Pédant joué, son Histoire comique des États et Empires de la Lune, première partie de L’Autre Monde, et particulièrement pour avoir inspiré à Edmond Rostand le personnage central de sa pièce Cyrano de Bergerac (écrite à Paris en 1897 et jouée pour la première fois le 28 décembre de la même année à Paris, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin), qui reprend des éléments de la biographie du poète, mais s’en écarte par des aspects non négligeables. Les écrits de Cyrano indiquent, certes, qu’il possédait un nez anormalement grand, dont il était fier. S’il est vrai que, poète populaire et fine lame, il s’est battu dans de nombreux duels et a combattu cent hommes à la porte de Nesle, ses capacités furent enjolivées par Rostand. Le modèle pour le personnage de Roxane dans la pièce de Rostand, était Catherine de Cyrano, la cousine de Cyrano, qui vivait avec sa tante au couvent des Filles de la Croix, où celui-ci fut soigné pour les blessures consécutives à la chute d’une poutre. Toutefois, l’intrigue de la pièce impliquant Roxane et Christian de Neuvillette est presque totalement fictive : le vrai Cyrano n’ayant pas rédigé les lettres d’amour du baron à sa place.

Descendant d’une vieille famille parisienne, Hercule Savinien Cyrano n'est pas gascon. Le "Bergerac" dont il prend le nom est une terre possédée par sa famille (nommé "Bergerac" à cause de ses anciens propriétaires) que son grand-père, Savinien Cyrano avait acquise en 1582, dans la vallée de Chevreuse, sur les rives de l’Yvette, à Saint-Forget, en région parisienne. Après avoir passé une grande partie de son enfance à Saint-Forget, Cyrano étudie au collège de Beauvais de Paris, dont le principal, Jean Grangier, lui inspire le personnage principal du Pédant joué. Il s'engage en 1638 avec son ami Henry Le Bret dans la compagnie Royal Gascogne du baron Alexandre Carbon de Casteljaloux, du régiment des gardes du roi.

C’est alors qu’il devient : Hercule Savinien Cyrano de Bergerac.

Engagé dans les combats qui opposent Français et Espagnols dans la guerre de Trente Ans, Cyrano est blessé en 1639 au siège de Mouzon d' "un coup de mousquet à travers le corps". Il est à nouveau blessé en 1640 lors du siège d'Arras, d' "un coup d'épée dans la gorge", qui met fin à sa carrière militaire. Parmi les compagnons de bataille de Cyrano, on trouve Christophe de Champagne, baron de Neuvillette, qui a épousé le 20 février 1635 Madeleine Robineau, la cousine maternelle de l'écrivain. De retour dans la vie civile, il devient intime avec Claude-Emmanuel Luillier dit Chapelle et s'introduit auprès du précepteur de ce dernier, Pierre Gassendi, un chanoine de l’Église catholique, qui tente de concilier l’atomisme épicurien avec le christianisme, dont il devient le disciple. C'est également sans doute à cette époque, qu'il aurait mis en fuite une centaine de spadassins pour défendre le poète François Pajot de Lignières, près de la porte de Nesle, et qu'il refuse, par haine de la "sujétion", de prendre du service auprès du maréchal Jean de Gassion.

Cyrano s'engage dans une carrière littéraire. Son Pédant joué est représenté en 1646, sa Mort d'Agrippine, en 1653 et elle fait scandale. Avant même leur parution, ses œuvres circulent sous une forme manuscrite. On prétend qu'il a rencontré Molière. Même si ce n'est pas le cas, ce dernier lui a emprunté de nombreux passages, en particulier une scène de son Pédant Joué. Les œuvres les plus éminentes de Cyrano sont L’Autre Monde : l’Histoire comique des Estats et empires de la Lune (1657) (récit dans lequel Cyrano avait osé imaginer… des habitants sur la lune bien avant Jules Verne !) et L’Histoire comique des Estats et empires du Soleil, inachevée à sa mort, qui décrivent des voyages fictifs vers la Lune et le Soleil. Inventives, souvent ingénieuses, et parfois enracinées dans la science, les méthodes de voyage spatial que décrit Cyrano reflètent la philosophie matérialiste dont il était adepte. L’objectif principal de ces romans de science-fiction était de critiquer de façon subtile la physique traditionnelle d'inspiration aristotélicienne, notamment le géocentrisme, et le point de vue anthropocentrique de la place de l’homme dans la création, ainsi que les injustices sociales du XVIIe siècle. Comme en témoignent les divers manuscrits existants, la version de L’Autre Monde parue après la mort de Cyrano a été mutilée pour satisfaire la censure.

"La terre me fut importune,
Je pris mon essort* dans les cieux,
J'y vis le soleil et la lune,
et maintenant j'y vois les Dieux."

(Extrait du Voyage dans la lune)

Cyrano, décrit par maints auteurs comme homosexuel, devient probablement, vers 1640, l’amant de l’écrivain et musicien Charles Coypeau d’Assoucy dit Dassoucy, avant de rompre brutalement en 1650. Lorsque leur relation se transforme en amère rivalité, il adresse des menaces de mort à Dassoucy, qui l’obligent à quitter Paris. La querelle prend alors la forme d’une série de textes satiriques. En 1653, à bout de ressources, il accepte la protection de Louis, duc d'Arpajon, qui l'aide à publier l'année suivante chez Charles de Sercy ses Œuvres diverses et La Mort d'Agrippine.

Cyrano est blessé, en 1654, par la chute d’une poutre en bois alors qu’il entrait dans la maison de son protecteur, le duc d’Arpajon. On ignore s’il s’agit d’une tentative délibérée contre sa vie ou simplement d’un accident, de même qu’il est impossible de déterminer si sa mort est ou non la conséquence de cette blessure, ou d’une raison non précisée. Abandonné par Louis, duc d'Arpajon, il trouve refuge chez Tanneguy Renault des Boisclairs. Le 23 juillet 1655, il se fait transporter à Sannois, dans la maison de son cousin Pierre de Cyrano, trésorier général des offrandes du Roi, où il meurt le 28 juillet, à l'âge de trente-six ans. Il est inhumé le lendemain de sa mort dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Sannois. Une dalle funéraire est encore visible de nos jours dans cette église.

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* essor : avec un "t" dans le texte
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lundi 4 mars 2019

Mort de Champollion

 

4 mars 1832 - Mort du père de l'égyptologie


Jean-Francois Champollion, Egyptologue français
Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune, reconnu aujourd’hui comme le père de l'égyptologie pour avoir su déchiffrer des hiéroglyphes, la plus ancienne des écritures égyptiennes, meurt prématurément ce 4 mars 1832, à l'âge de 41 ans, à Paris.

On l'a dit épuisé par ces travaux, en réalité on ne sait pas avec précision de quoi est mort Champollion. Est-ce d'une infection parasitaire contractée en Égypte lors de son unique voyage dans ce pays ? ou d'une sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot) ? Sans autopsie, refusée après son décès par la famille, le mystère reste entier. Seuls faits probants les symptômes apparus dans les dernières années de sa vie corroborent la théorie de la sclérose latérale amyotrophique. "Avant son voyage en Égypte, en 1828, Champollion ressentait des faiblesses dans les bras, des spasmes et des crampes, l'empêchant par exemple d'écrire de longues lettres. Ces symptômes se seraient même aggravés à son retour à Paris en 1829 ", selon ses proches. De plus, il aurait éprouvé des difficultés d'élocution lors des conférences qu'il donnait en tant que professeur d'égyptologie, et aurait développé une toux sévère due à des infections pulmonaires récurrentes. Des symptômes qui peuvent se développer dans le cas d'une sclérose latérale amyotrophique.

Né le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot, élève hors du commun, il apprend et parle le latin à l'âge de neuf ans, l'hébreu à treize ans et l'arabe à quatorze ans. Il fréquente les écoles de Figeac, puis celles de Grenoble. Dès le lycée, il se passionne pour l'étude des hiéroglyphes égyptiens et grâce à son frère Jacques-Joseph Champollion dit Champollion-Figeac, il réussit à se procurer, grâce à l’abbé de Tersan, un collectionneur, une copie des inscriptions de la pierre de Rosette, qui ont la caractéristique d'être écrites en hiéroglyphes et en grec (également en démotique). Cette pierre est actuellement visible au British muséum de Londres.


Comprenant que le déchiffrement de cette langue oubliée depuis des siècles passe par l'étude des langues voisines, il monte à Paris en 1808 pour étudier, entre autres, le copte et l'éthiopien. A cette époque, il écrit à son frère : " Je me livre entièrement au copte. Je veux savoir l'égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens. "

Le déchiffrement des hiéroglyphes est un travail de longue haleine : débuté avant 1807, il découvre en 1808 le principe de ligatures (regroupement) des signes. Il postule alors, sur des analogies avec l'un des dialectes coptes, l'absence de voyelles dans l'écriture égyptienne.

En 1810, il émet l'idée que les signes peuvent être idéogrammes (exprimant une idée) ou phonogramme (exprimant un son). En 1812, il établit une chronologie des écritures, les cursives étant une version simplifiée et postérieure aux hiéroglyphes.

En 1816, il est exilé à Figeac, en raison de ses opinions bonapartistes et doit interrompre ses recherches. Il y développe avec son frère un système d'enseignement primaire basé sur le monitorat. Il revient à Grenoble en 1817 et se marie avec Rosine Blanc.

Devenu professeur-adjoint d'histoire, il poursuit l'étude des hiéroglyphes. En 1819 il est persuadé, après l'observation des papyrus du livre des morts que le hiératique est une simplification des hiéroglyphes. À partir de 1821, il déchiffre les premiers cartouches royaux dont celui de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base d'un obélisque et sur un papyrus bilingue. Le 27 septembre 1822, il écrit la Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques dans laquelle il fait part de sa découverte d'un système de déchiffrement des hiéroglyphes.

Champollion - Tombe au Père Lachaise.
Il faudra encore deux ans à Champollion pour publier son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens et ouvrir les portes de l'égyptologie scientifique. Ses découvertes suscitent cependant controverses et critiques de la part de ses contemporains, notamment de son ancien maître Silvestre de Sacy.

Il est nommé en 1826, conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre. Il convainc le roi Louis XVIII d'acheter la collection du consul anglais en Égypte, Mr Salt, puis fait d'autres acquisitions majeures dont la plus célèbre est celui de l'obélisque de Louxor qui est couché en 1831 et dressé à Paris, place de la Concorde en décembre 1833.

De 1828 à 1830, il réalise enfin son rêve : il part pour une mission scientifique en Égypte et y recueille de nombreuses données et objets. De retour à Paris, il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1830 et obtient la chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France. Il y donne sa leçon inaugurale en 1831. Mais tout s'arrête brutalement le 4 mars 1832. Champollion a 41 ans.

Il est inhumé sous un obélisque au cimetière du Père Lachaise à Paris.

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En octobre 2016, le Président du Département de l'Isère a acté la rénovation du domaine de Vif (Ancienne propriété du frère aîné de l'égyptologue) et son ouverture au public pour l'été 2020. La maison des champs et ses dépendances accueilleront un musée consacré aux frères Champollion et aux origines de l'égyptologie.
Pour les curieux : aller sur le site du musée

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