13 mars 1569 - Bataille de Jarnac.
Louis 1er de Condé, descendant de Louis IX (saint Louis), est le chef des protestants lors des trois premières guerres de religion jusqu’à la bataille de Jarnac. Blessé, il y meurt assassiné.
Louis 1er de Bourbon, prince de Condé, duc d'Enghien (1530-1569) |
C'était il y a quatre cent cinquante-cinq ans.
Il y a quatre cent cinquante cinq ans, le 13 mars 1569, Louis de Bourbon, prince de Condé trouvait une mort misérable au cours d'un combat mal engagé.
A la bataille de Jarnac, épisode de la Troisième guerre de Religion, s’oppose la cavalerie protestante de Coligny et du prince de Condé à l’armée Royale commandée par le duc d’Anjou, frère cadet de Charles IX et futur Henri III.
Bataille sans panache, ce jour de mars 1569 reste dans les mémoires, d'abord à cause de cette mort, ensuite à cause du résultat de cette rencontre, résultat qui modifia profondement les plans des armées huguenotes.
Pendant la trêve qui suit la paix de Longjumeau, Louis de Bourbon, prince de Condé se retire à Noyers. Il s’en échappe le 23 août, menacé par les troupes royales, et rejoint La Rochelle avec Coligny le 19 septembre. Ils y retrouvent Jeanne d'Albret et ses Gascons, accompagnée du sieur de Piles, de ses gentilshommes périgourdins, des cavaliers du sénéchal de Poitou Fonteraille, puis plus tard par Jacques II de Crussol dit le baron d’Acier.
Des les premiers jours de mars 1569, les huguenots ressemblent leurs troupes dans le quadrilatère : Saint-Jean-d'Angély, Saintes, Martha et Cognac. Un peu plus à l'est ils pensent être proteger par le fleuve la Charente, qui coule du nord au sud, de Montignac à Angoulême.
Dans la nuit précédant la bataille, le duc d’Anjou fait élargir et consolider un pont afin de franchir le fleuve et ainsi surprendre l’armée protestante. Surpris, Coligny et Condé peinent à rassembler leur troupe éparpillée.
Après une escarmouche autour du village de Bassac, le prince de Condé décide de lancer ses 300 cavaliers sur l’armée royale composée de quelques centaines de reîtres du Rhingrave et de quelques centaines de lansquenets allemands.
Condé et ses 300 cavaliers s’enfoncent dans les lignes ennemies mais à force d’y pénétrer ils s’y retrouvent prisonniers et cernés de toutes parts : c’est la curée, les protestants sont décimés et Condé blessé, immobilisé sous son cheval mort, la jambe brisée durant le combat, se rend. Faisant fi de tous les usages qui auraient voulu qu’il soit capturé et mis à rançon, Joseph-François de Montesquiou, un capitaine des gardes du duc d’Anjou, le tue de sang-froid d’un coup de pistolet. Promené sur une ânesse en signe d’ultime humiliation, son cadavre est l'objet des quolibets de l'armée catholique avant d'être exposé pendant deux jours sur une table au château de Jarnac. Son corps fut ensuite remis au duc de Longueville qui le fit inhumer à Vendôme, dans la nécropole de ses ancêtres Bourbon.
bataille de Jarnac. Au premier plan, le cadavre de Condé juché sur un âne. (Enluminure, Bibliothèque municipale de Lyon) |
Cette mort précipite l’entrée en scène du jeune Henri de Navarre, promu alors commandant en chef des armées protestantes.
La bataille de Jarnac n’a été qu’une simple virgule de la Troisième guerre de Religion, un léger affrontement de faible ampleur et la victoire catholique sera peu décisive pour la suite des événements même si, côté huguenot, la perte du prince de Condé est vécue comme un coup terrible.
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Pour les curieux : LE ROUX Nicolas, Les Guerres de religion 1559/1629, Belin, 2009
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