mardi 5 mars 2024

De la IIIe République


5 mars 1876 - Enfin une chambre républicaine !


Suite au désastre de Sedan, la République est proclamée à l’hôtel de ville de Paris le 4 septembre 1870. Il faudra attendre plus de cinq ans pour une première majorité républicaine à la chambre des députés

Adolphe Thiers, "Le libérateur du territoire",
tableau peint par Jules-Arsène Garnier en 1878 (Assemblée-nationale)

Ça s'est passé il y a cent quarante-huit ans.

Dans les premiers mois de son existence, on parlera de "République des Jules". Les institutions sont en effet tenues par Jules Favre, Jules Grévy, Jules Simon et Jules Ferry. Ils sont tous partisans d’une République bourgeoise, par opposition à la République sociale attendue par une partie des Parisiens.

Les élections législatives du 8 février 1871 écartent nettement le projet de République sociale en portant à la chambre des députés une "chambre introuvable" composée à 62% de monarchistes.

Tout le monde s’attend à voir Henri d'Artois, comte de Chambord, à la tête du courant légitimiste, ceindre alors la couronne de France tombée en désuétude depuis 1848. Néanmoins les oppositions entre légitimistes et orléanistes et l’attentisme d’Henri d’Artois freinent les ambitions royalistes.

Le 30 janvier 1875, dans le cadre des lois constitutionnelles, les Républicains avancent prudemment leurs pions. Le jour même, le député Henri Wallon fait voter un amendement mentionnant expressément le caractère républicain du régime. Le pouvoir exécutif est bicéphale : le président de la République, élu par les deux chambres réunies en Assemblée nationale à la majorité absolue, irresponsable, dispose de pouvoirs importants, mais ses actes doivent être contresignés par les ministres ; ces derniers sont solidairement responsables devant les chambres de la politique générale du gouvernement, et individuellement de leurs actes personnels.

Aux législatives des 20 février et 5 mars 1876,
les républicains deviennent majoritaires à la chambre des députés, à 55%.

Le Sénat reste le dernier carré royaliste dans un cadre institutionnel qui penche inexorablement vers la République. Un nouveau bras de fer entre royalistes et républicains débouche sur la "crise du 16 mai 1877". Cette crise oppose les partisans d’un régime parlementaire aux partisans d’un régime faisant primer le pouvoir exécutif.

Marchant dans les pas des premiers Capétiens, Mac Mahon, alors chef d’état, en appelle au peuple en revenant aux urnes. Dans le cadre des élections législatives d’octobre 1877, le courant royaliste et bonapartiste progresse mais pas suffisamment pour être majoritaire. Ils sont surtout profondément divisés alors que les républicains font bloc.

Deux ans plus tard en janvier 1879, le Sénat bascule à son tour dans le camp républicain. Les deux chambres ne retrouveront jamais de majorité royaliste, actant ainsi de son décès en tant que courant politique de gouvernement.

Le 30 janvier 1879, Mac Mahon en tire les conséquences et démissionne de son mandat de président de la République.

Le régime sera définitivement républicain et fera primer le parlementarisme sur le pouvoir exécutif.

La parenthèse du parlementarisme en France durera soixante-dix-neuf ans, ce mode de gouvernement traversera plusieurs crises, dont une seule avec succès : la Grande Guerre. Mais la campagne de France de 1940 marquera la fin de la IIIe République.


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Source : Article partiellement ou en totalité issu de Wikimédia.
Pour les curieux : le site internet officiel de l'Assemblée nationale.

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