8 mai 1794 - La guillotine est passée par là !
"Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Pour Lavoisier, cette loi de conservation de la matière, est applicable à toutes les sciences, et, bien entendu, à la chimie. Elle avait déjà été formulée par le grec Anaxagore de Clazomènes, en 450 av. JC.
Antoine Laurent Lavoisier (1743-1794) |
Ça s'est passé il y a deux cent trente ans.
Antoine Laurent de Lavoisier est un des plus grands chimistes que la terre ait jamais porté. C'est de lui qu'on doit la très célèbre phrase: "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme." Lavoisier scientifique d'origine française, est né 26 août 1743 à Paris et décédé 50 ans plus tard, précisément un 8 mai.
Ce serait malhonnête de qualifier Lavoisier comme étant uniquement un homme de science. Il était aussi connu comme étant un polymathe aguerri doté de connaissances très variées et approfondies. Il était avocat, économiste, chimiste, physicien, astronome, philosophe, biologiste, écrivain et météorologue.
En tant qu'homme d'esprit universel, il a révolutionné la chimie en devenant le père de la chimie moderne.
Il est celui qui est arrivé à changer notre conception de la chimie, au moment où il a découvert que l'oxydation rapide dite aussi combustion est la combinaison d'une substande avec le dioxygène.
Mais Antoine Laurent de Lavoisier est aussi un "businessman". Il achète en 1770 une charge de fermier général (collecteur d'impôts) qui lui vaudra de devenir très riche, de mener un train de vie fastueux. Son nouveau poste lui permet de financer toutes ses expériences. En effet avant la Révolution, un fermier général est celui qui avance une somme au roi de France qui devrait être celle de l’impôt. Il se rembourse ensuite en percevant le véritable impôt avec un net bénéfice.
Une situation curieuse qui fait donc que l’impôt n’est pas perçu par l’État mais par des personnes privées qui gagnent énormément d’argent. C’est une des premières choses que la Révolution Française va faire sauter. Lavoisier est d’ailleurs plutôt partant au départ pour la révolution.
Quand éclate la Terreur, la crise de l’assignat et le passé de Fermier Général de Lavoisier comptent bien plus que ses recherches.
Arrêté en novembre 1793, après un procès qui dure moins d'une journée, il est condamné à mort. Au moment de la sentence, Lavoisier, qui n’a jamais cessé ses recherches, demande un délai pour terminer une expérience importante. Jean Baptiste Coffinhal, le président du tribunal révolutionnaire lui répond vertement "la République n’a pas besoin de savants !".
Il est guillotiné place de la Concorde le 8 mai 1794 (19 floréal an II) sans avoir fini ses recherches, avec vingt-sept autres fermiers généraux. Ce qui fera dire à Louis de la Grange, éminent mathématicien "Lavoisier est mort. Il ne leur aura fallu qu’un moment pour faire tomber cette tête, et cent années, peut-être, ne suffiront pas à en reproduire une semblable".
Son corps, dépouillé, est empilé dans la fosse commune des Errancis, avant d'être transferé aux Catacombes de Paris.
Pour honorer Lavoisier, les Français ont mis son nom parmi les Soixante-douze (72) noms de savants inscrits sur la tour Eiffel, façade Trocadéro. il est, aussi, représenté sur l'hôtel de ville de Paris.
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Source : Article partiellement ou en totalité issu de Wikimédia.
Pour les curieux : Édouard Grimaux, La Mort de Lavoisier, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 79, 1887 (p. 884-930).
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