lundi 4 mars 2019

Mort de Champollion

 

4 mars 1832 - Mort du père de l'égyptologie


Jean-Francois Champollion, Egyptologue français
Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune, reconnu aujourd’hui comme le père de l'égyptologie pour avoir su déchiffrer des hiéroglyphes, la plus ancienne des écritures égyptiennes, meurt prématurément ce 4 mars 1832, à l'âge de 41 ans, à Paris.

On l'a dit épuisé par ces travaux, en réalité on ne sait pas avec précision de quoi est mort Champollion. Est-ce d'une infection parasitaire contractée en Égypte lors de son unique voyage dans ce pays ? ou d'une sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot) ? Sans autopsie, refusée après son décès par la famille, le mystère reste entier. Seuls faits probants les symptômes apparus dans les dernières années de sa vie corroborent la théorie de la sclérose latérale amyotrophique. "Avant son voyage en Égypte, en 1828, Champollion ressentait des faiblesses dans les bras, des spasmes et des crampes, l'empêchant par exemple d'écrire de longues lettres. Ces symptômes se seraient même aggravés à son retour à Paris en 1829 ", selon ses proches. De plus, il aurait éprouvé des difficultés d'élocution lors des conférences qu'il donnait en tant que professeur d'égyptologie, et aurait développé une toux sévère due à des infections pulmonaires récurrentes. Des symptômes qui peuvent se développer dans le cas d'une sclérose latérale amyotrophique.

Né le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot, élève hors du commun, il apprend et parle le latin à l'âge de neuf ans, l'hébreu à treize ans et l'arabe à quatorze ans. Il fréquente les écoles de Figeac, puis celles de Grenoble. Dès le lycée, il se passionne pour l'étude des hiéroglyphes égyptiens et grâce à son frère Jacques-Joseph Champollion dit Champollion-Figeac, il réussit à se procurer, grâce à l’abbé de Tersan, un collectionneur, une copie des inscriptions de la pierre de Rosette, qui ont la caractéristique d'être écrites en hiéroglyphes et en grec (également en démotique). Cette pierre est actuellement visible au British muséum de Londres.


Comprenant que le déchiffrement de cette langue oubliée depuis des siècles passe par l'étude des langues voisines, il monte à Paris en 1808 pour étudier, entre autres, le copte et l'éthiopien. A cette époque, il écrit à son frère : " Je me livre entièrement au copte. Je veux savoir l'égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens. "

Le déchiffrement des hiéroglyphes est un travail de longue haleine : débuté avant 1807, il découvre en 1808 le principe de ligatures (regroupement) des signes. Il postule alors, sur des analogies avec l'un des dialectes coptes, l'absence de voyelles dans l'écriture égyptienne.

En 1810, il émet l'idée que les signes peuvent être idéogrammes (exprimant une idée) ou phonogramme (exprimant un son). En 1812, il établit une chronologie des écritures, les cursives étant une version simplifiée et postérieure aux hiéroglyphes.

En 1816, il est exilé à Figeac, en raison de ses opinions bonapartistes et doit interrompre ses recherches. Il y développe avec son frère un système d'enseignement primaire basé sur le monitorat. Il revient à Grenoble en 1817 et se marie avec Rosine Blanc.

Devenu professeur-adjoint d'histoire, il poursuit l'étude des hiéroglyphes. En 1819 il est persuadé, après l'observation des papyrus du livre des morts que le hiératique est une simplification des hiéroglyphes. À partir de 1821, il déchiffre les premiers cartouches royaux dont celui de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base d'un obélisque et sur un papyrus bilingue. Le 27 septembre 1822, il écrit la Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques dans laquelle il fait part de sa découverte d'un système de déchiffrement des hiéroglyphes.

Champollion - Tombe au Père Lachaise.
Il faudra encore deux ans à Champollion pour publier son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens et ouvrir les portes de l'égyptologie scientifique. Ses découvertes suscitent cependant controverses et critiques de la part de ses contemporains, notamment de son ancien maître Silvestre de Sacy.

Il est nommé en 1826, conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre. Il convainc le roi Louis XVIII d'acheter la collection du consul anglais en Égypte, Mr Salt, puis fait d'autres acquisitions majeures dont la plus célèbre est celui de l'obélisque de Louxor qui est couché en 1831 et dressé à Paris, place de la Concorde en décembre 1833.

De 1828 à 1830, il réalise enfin son rêve : il part pour une mission scientifique en Égypte et y recueille de nombreuses données et objets. De retour à Paris, il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1830 et obtient la chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France. Il y donne sa leçon inaugurale en 1831. Mais tout s'arrête brutalement le 4 mars 1832. Champollion a 41 ans.

Il est inhumé sous un obélisque au cimetière du Père Lachaise à Paris.

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En octobre 2016, le Président du Département de l'Isère a acté la rénovation du domaine de Vif (Ancienne propriété du frère aîné de l'égyptologue) et son ouverture au public pour l'été 2020. La maison des champs et ses dépendances accueilleront un musée consacré aux frères Champollion et aux origines de l'égyptologie.
Pour les curieux : aller sur le site du musée

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