lundi 17 décembre 2018

Marie de Médicis épouse Henri IV

 

17 décembre 1600 - Marie de Médicis, reine de France


Marie de Médicis (1575-1642),
reine de France et de Navarre de 1600 à 1610
Parce qu'elle ne lui a pas donné d'héritier, le roi de France Henri IV décide, en 1599, après vingt-sept ans de mariage, de se séparer de sa première épouse, Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot. La cause officielle pour le Saint-Siège : "lien de parenté entre Henri et Marguerite, a un degré prohibé et de non-consentement d'un des époux". La cause officieuse : un projet installé dans l'esprit du roi, épouser sa maîtresse Gabrielle d'Estrées ?

Pendant que Sillery est à Rome pour discuter du divorce, avec le pape, coup de théâtre, le 10 avril 1599, Gabrielle meurt, après une terrible agonie, suite à fausse couche. L'entourage royal est soulagé : on a évité une mésalliance qui aurait gravement discrédité la nouvelle dynastie des Bourbons et compromis le prestige de la France.

Le divorce est prononcé le 24 octobre 1599. Henri IV épouse en secondes noces Marie de Médicis. La cérémonie est célébrée par le légat pontifical à Lyon le 17 décembre 1600, la mariée a vingt-sept ans, le marié vingt ans de plus. On offrit aux populations le spectacle d'un grand festin et d'un bal aux chandelles.

Marie de Médicis, née à Florence, est la fille du grand-duc de Toscane, François 1er de Médicis et de l'archiduchesse Jeanne d'Autriche. En dote, sur les quinze cent mille écus demandés par la France, elle apporte au royaume une somme de six cent mille écus et assure au pays un rapprochement avec l'Italie.

Elle donnera un héritier au trône de France le 27 septembre 1601 en la personne du futur Louis XIII. La dynastie est assurée.

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lundi 10 décembre 2018

La semaine fantôme

 

10 décembre 1582 - Début d'une semaine fantôme

Que s'est-il passé le 10 décembre 1582 en France ? 

Rien !

Rien non plus les 11, 12 et 13, pas plus pour les 14, 15 et 16 et encore moins les 17 18 et 19 décembre. Pour la bonne raison que ces jours n'ont jamais existés. Les sujets de sa gracieuse majesté Henri III de Valois se sont couchés le 9 décembre au soir et se sont réveillés le lendemain matin 20 décembre ! Alors que les aiguilles des horloges passaient de 23h59 à 00h00, comme toutes les nuits, le calendrier passait du 9 décembre au 20 en une fraction de seconde. 

Aujourd'hui il nous arrive, deux fois par ans de changer d'heure avec plus une ou moins une heure suivant la saison, mais en 1582 c'est carrément 10 jours qui se sont effacés des calendriers.

La décision avait été prise de passer du calendrier julien au calendrier grégorien, par le pape Grégoire XIII dans sa bulle Inter gravissimas.

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mercredi 5 décembre 2018

Mort de François II

 

5 décembre 1560 - Le "petit roy" est mort

François II, roi de France de 1559 à 1560
François II est arrivé à Orléans le 18 octobre. La population lui a réservé un triomphe. Le souverain est entré à cheval par la porte Bannier sous un dais en drap d'or porté par quatre échevins. L'artillerie a tiré cinquante coups de canon. Mais ce faste ne peut cacher la fragilité du souverain. François II souffre de maux de tête continuels. Le 17 novembre, François II tombe en syncope dans l'église des Jacobins.

Les infections à répétition des voies nasales, dont le roi est depuis toujours victime, ont fini par provoquer un abcès à l'oreille. Catherine de Médicis veille et soigne son fils aîné en permanence, dans la chambre étroite où il vit ses dernières heures, chez Jérôme Groslot, bailli de la ville, place de l'Etape à Orléans (Aujourd’hui l’hôtel Groslot abrite la mairie de la ville). La méningite ou la mastoïde ou l’otite devenue un abcès, (les historiens ne sont pas d’accord entres eux) qui le frappe lui laisse peu de chances de survie. Le chirurgien Ambroise Paré propose une trépanation. Mais la reine mère, Catherine de Médicis, juge l'opération inutile. François II, dont l'état s'est considérablement aggravé au mois de novembre 1560, ne peut retenir ses cris, tant ses maux de tête le tourmentent. Epuisé, il finit par s'éteindre, le 5 décembre. Sitôt le décès du " petit roy ", la reine-mère doit reprendre les choses en main, éloigner les Guise, s'imposer aux Grands.
" Dieu m'a ôté votre frère que j'ai aimé comme vous savez, et m'a laissé avec trois enfants petits et un royaume tout divisé ", explique-t-elle à sa fille aînée Elisabeth, épouse du roi Philippe II d'Espagne.
Marie Stuart, prend le deuil, habillée de blanc, couleur pour les souveraines de France. Le couple n’ayant pas d'enfant, son frère cadet Charles, âgé de 10 ans, monte sur le trône. Il sera sacré le 15 mai de l’année suivante sous le nom de Charles IX. Le 21 décembre, le Conseil privé nomme Catherine " gouvernante de France ". Le 23 décembre jour des funérailles du roi, s’ouvrent les Etats généraux sous la présidence de Catherine de Médicis assistée de Michel de L’Hospital.
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mardi 4 décembre 2018

Mort de Richelieu

 

4 décembre 1642 - "Il est mort un grand politique"

Richelieu sur son lit de mort
par Philippe de Champaigne (1642)
Le 28 novembre 1642, Richelieu est pris d'un fort accès de fièvre et se plaint de violentes douleurs au côté. A dater de ce jour, sa santé va se dégrader très rapidement. Les médecins diagnostiquent une "pleurésie fausse". Le 2 décembre, le malade crache du sang. Ses médecins ne cachent pas leur pessimisme. La duchesse d'Aiguillon, sa nièce préférée, fait de son mieux pour soulager ses souffrances. Surmontant la douleur et l'épuisement qui le gagne, Richelieu, jusqu'aux derniers instants, conserve la haute main sur les affaires du pays. Entre deux crises de suffocation, il délivre ses ultimes ordres à une escouade de secrétaires réunis à son chevet. Il est à nouveau saigné deux fois et le sieur Bouvard, médecin du roi, s'installe chez lui.

Vers deux heures de l'après-midi, Louis XIII, revenu de Saint Germain en Laye, se présente au Palais Cardinal afin de rendre une dernière visite à son ministre. Depuis le 20 novembre, les deux hommes ne se sont pas vus ni n'ont échangé un mot (si ce n'est un court billet se rapportant à la dépêche que le cardinal a fait suivre au roi). Théâtral, Richelieu surmonte ses souffrances pour enfoncer le dernier clou. "Sire, voici le dernier adieu : en prenant congé de Votre Majesté, j'ai la consolation de laisser votre royaume dans le plus haut degré de gloire et de réputation où il ait jamais été, et tous vos ennemis abattus et humiliés." Ce rappel effectué, le cardinal demande à rester seul avec le roi. L'esprit toujours vif, il insiste pour que le souverain conserve les secrétaires d'état en place et désigne le cardinal Mazarin comme son successeur. Louis XIII se sent obligé de céder à ces exigences. Avant de quitter la pièce, le roi tient à présenter lui-même au malade deux jaunes d'œufs qui ont été prescrits comme ultime médication. Puis, se retirant, Louis XIII longe les galerie du Palais Cardinal en direction du Louvre et s'arrête devant les tableaux amassés par son ministre. Certains témoins ont prétendu l'avoir entendu rire ; comme si la disparition de Richelieu le soulageait.

Au soir, c'est encore une double saignée pour le mourant, tandis que la fièvre redouble. Le curé de Saint-Eustache lui apporte la communion.
Le lendemain, Louis XIII rend de nouveau visite au malade avec qui il a une entrevue d'une heure. Cette fois, il en sort bouleversé. Sentant sa fin proche, Richelieu demande au curé de Saint Eustache, sa paroisse, de lui administrer les derniers sacrements. A l'évêque de Lisieux, le fidèle Philippe Cospéan qui s'étonne de son assurance devant la mort, Richelieu confie : "Je n'ai jamais eu d'autres ennemis que ceux de l'Etat ". Grâce à un philtre médicinal, le cardinal passe une nuit à peu près calme ; au point qu'à son réveil, ses domestiques le croient sauvé. Mais Richelieu est trop clairvoyant pour se fier à cette illusoire rémission.

Le 4 décembre, vers midi, le cardinal, fatigué par les visites qu'il a reçues, prie la duchesse d'Aiguillon de le quitter. Il ne veut pas infliger le spectacle de son agonie à sa nièce préférée. Les larmes et les suppliques de celle qu'il déclare avoir "aimée plus que tous les autres " n'y font rien : elle doit se retirer. Jacques Lescot, le confesseur de Son Eminence, reste seul à ses côtés. Il racontera plus tard comment les yeux du cardinal, rivés au ciel, comme s'ils fixaient Dieu, s'assombrissent soudain après un dernier hoquet. "La flamme de la bougie que l'on incline sur la bouche du défunt s'élève sans que le moindre soupir ne la trouble".

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