jeudi 19 septembre 2024

Le désastre de Poitiers


19 septembre 1356 - Le nombre de fait rien à l'affaire.


Le 19 septembre 1356, l'armée française est écrasée par les archers anglais au nord de Poitiers.
Le roi Jean II le Bon est lui-même fait prisonnier.

Capture du roi Jean II le Bon
à la bataille de Poitiers en 1356 (miniature médiévale)

Ça s'est passé il y a 668 ans.

Profitant d'une querelle domestique entre le roi Jean II le Bon et son gendre Charles le Mauvais, roi de Navarre (voir Traités de Mantes et de Valognes), le roi anglais Édouard III rompt la trêve consécutive à la victoire de Crécy. Son fils, le prince de Galles Édouard de Woodstock, débarque à Bordeaux avec des troupes en septembre 1355. Plus tard surnommé le Prince Noir en raison de son armure, il se lance dans de grandes expéditions ou "chevauchées" à travers le royaume de France. Les Anglais pillent les villages et les bourgs et tuent les manants qui font mine de leur résister.

Le roi de France cherche désespérément des subsides pour faire face à ce nouveau malheur. Il réunit en décembre 1355 les états généraux. La bourgeoisie est excédée par les gaspillages de la cour. Conduite par le nouveau prévôt des marchands de Paris, Étienne Marcel, un riche marchand drapier membre de la confrérie Notre-Dame et des pèlerins de Saint-Jacques, elle concède des subsides en échange de promesses formelles de réformes.

Tandis que les Anglais remontent de leur possession de Bordeaux vers la Loire pour une nouvelle chevauchée, le roi de France peut enfin lever une armée pour se porter à leur rencontre.

L'armée anglaise est commandée par le Prince Noir. Elle compte à peine 7 000 hommes mais elle est solidement retranchée sur le plateau de Maupertuis. Le roi de France, de son côté, aligne pas moins de 15 000 hommes. Malgré la charge folle des chevaliers, la bataille tourne très vite à la déroute française. Beaucoup de chevaliers sont faits prisonniers. D'autres se replient lâchement et abandonnent leur roi à son sort.

Fidèle à sa réputation, Jean le Bon se lance à la poursuite du Prince Noir. Mais Jean le Bon est bientôt encerclé. Anglais et Gascons se disputent sa capture. Une mêlée confuse s'ensuit au cours de laquelle le roi est ballotté, agrippé et fort malmené par une vingtaine de candidats à la prime. Il ne doit la vie qu'à l'arrivée opportune de Warwick, dépêché par le Prince Noir, qui met un terme à la rixe moyennant la promesse d'un substantiel dédommagement.Son plus jeune fils, Philippe le Hardi, qui l'avait, selon la chronique, encouragé de ses paroles dans le combat : "Père, gardez-vous à droite, père, gardez-vous à gauche !" est fait prisonnier à son tour. Le connétable Gauthier VI de Brienne et le porte-oriflamme Geoffroy de Charny tombent en défendant le roi.

La bataille de Poitiers s'achève sur un désastre. Seule consolation d'amour-propre pour le souverain français : il n'a pas fui comme son père, Philippe VI de Valois, au soir de la bataille de Crécy. Sans doute, mais sa reddition marque le début d'une période d'anarchie et de révoltes qui vont mettre la monarchie en péril.


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Source : Article partiellement ou en totalité issu de Wikimédia.
Pour les curieux : Jean Favier, La guerre de Cent Ans, Fayard, 1980, 678 p.

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